Pierre ALAUSE
13 Juin 1927 – 30 sept 2005
Mylène ALAUSE
7 Juin 1924 – 29 mai 2002
C’est en 1963 que j’ai fait la connaissance de Pierre. J’étais étudiant à Montpellier, il était chercheur au CNRS. La rencontre a eu lieu, motivée par une recherche commune de relations amicales où Pierre apportait son expertise des randonnées à pied dans les Cévennes. L’activité randonnées n’avait pas l’ampleur qu’elle a aujourd’hui et les bénévoles entretenant les sentiers de grande randonnée (GR) encore assez peu nombreux. Pierre et son épouse Mylène balisaient les sentiers de leur région et débroussaillaient les vieux chemins paysans ou de transhumance. Nous retrouvant parfois à déjeuner pour discuter de randonnées ou de nos activités respectives, il insistait pour m’offrir le repas dans un de ces cafés d’étudiants à Montpellier. A mes réticences, il avait la réponse « qui tue l’objection» : « J’ai un travail, tu es étudiant ; plus tard, tu auras un boulot et tu rendras cette invitation à un autre étudiant ! » C’était Pierre !
Pierre a toujours eu une allure juvénile et il était difficile d’imaginer qu’il était père de cinq enfants dont la plus âgée ne devait avoir guère plus de 10 ou 11 ans. Pour Martine et moi, mariés en 1965, Pierre et Mylène étaient comme de jeunes oncle et tante que nous n’avions pas. Comme de jeunes parents avec qui nous avions des discussions que nous n’avions pas avec les nôtres, trop âgés… à notre goût.
Pierre et Mylène demeuraient dans le beau village de St Guilhem le Désert et avaient un petit maset dans le hameau de Maurian (Hérault) ; réunis à une dizaine d’amis proches, c’est là que nous avons fait notre repas de mariage, Martine et moi, et qu’eut lieu notre sage nuit de noces dans un châlit, dont l’étage du bas était occupé par… Antoinette, ma belle-mère venue tout exprès du Canada pour assister au mariage de son aînée à peine agée de vingt ans ! Nous avons, durant cette époque, partagé de nombreuses randonnées hiver comme été dans l’arrière-pays de Montpellier, Pierre étant notre guide permanent. Ces vieilles photos en noir et blanc rappellent la lecture des cartes et une messe des randonneurs oecuméniques. Se trouvaient réunis catholiques et protestants, l’athée prenant la photo !
Roger Costini
Pierre a écrit un ouvrage consacré aux institutions ecclésiastiques (« La toute première République » Institutions des églises réformées en France) qu’il a eu à peine le temps d’achever avant de décéder sur la table d’opération. Le thème est ardu, polémique, et s’il n’a guère de chances de trouver un éditeur, il a toutes possibilitésdésormais d’être accessible via internet et d’y trouver un lectorat concerné et passionné. En voici le lien : http://pierrealause.fr/
En voici la Troisième de couverture sur l’auteur :
« Une entrée dans l’âge adulte marquée profondément par trois expériences cruciales : dix années de scoutisme, une bible reçue à 15 ans d’un ami protestant, et la guerre. L’occupation étrangère et la libération de la France à 17 ans, l’échec de la reconquête du Vietnam, à 25 ans. En tout, quelque 8 ans.
Une vie professionnelle qui l’a conduit sur les routes du monde : de l’Asie du Sud-Est à l’Océan indien, de l’Afrique de l’Ouest à Paris et Marseille. Comme médecin de guere ou de paix, de brousse ou de laboratoire, soignant ou enseignant, chercheur scientifique ou informaticien. Avec un long intermède au CNRS, et un autre doctorat à la clé, en Ecologie. La Légion d’Honneur en 1969.
La « femme de sa jeunesse » : camarade d’études, de scoutisme, et d’engagement. Epouse de guerre. Compagne d’aventures, de danger, d’exil et d’action, d’épreuves, de randonnées, de montagne… Comme lui « convertie ». Elle lui a donné cinq enfants.
La retraite enfin, dans village au pied des Causses.
Une nouvelle formation: en théologie, en exégèse biblique, en sémiotique textuelle surtout qui lui a été une révélation, et qu’il a même enseignée une paire d’années en faculté de théologie protestante, à Montpellier. Puis l’engagement actif dans une église de l’ERF, de grande dissémination. Jusqu’au jour où le cœur a demandé grâce, où des blessures à l’âme ont fait démissionner…
Dont est issue, quinze ans plus tard, cette réflexion sur nos institutions ecclésiastiques». Voici le lien : http://pierrealause.fr.pagesperso-orange.fr/
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Au passant qui lira ces lignes :
Gardez cette adresse internet ou revenez flasher ce « memoryQRcode ». Vous pouvez enfin trouver l’adresse internet de son livre de réflexions sur les institutions ecclésiastiques : http://pierrealause.fr
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A Noël 1986, Pierre et Mylène ont écrit pour leurs cinq enfants un grand historique familial inspiré du livre de Michel Ragon « Ma soeur aux yeux d’Asie » ; un long texte qu’il qualifie de « cadeau de Noël prétexte » que vous lirez prochainement ci-dessous.
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